L'Ascension de l'alouette

28 avril 2015


Linda Maria
156 pages
Éditions Edilivre (2014)
Collection classique
Rose est danseuse professionnelle. Elle quitte l'opéra de Paris pour se ressourcer quelques temps chez elle. Sujette à des rêves récurrents depuis son enfance, la jeune femme est transportée dans la vie de Nora et David, russes et juifs à la fin des années 1930. Les visions de Rose s'accentuent à tel point qu'elle parvient à restituer quatre années de leur vie avant leur déportation à Treblinka. Notre étoile tenté d'élucider le mystère qui la lie à ces personnages. C'est en mettant à l'honneur l'incomparable œuvre musicale de Ralph Vaughan Williams que Nora et David vibreront à jamais d'un amour infini.
L'ascension de l'alouette rend hommage aux victimes de la Shoah à travers l'histoire de ces âmes sœurs que rien ne peut séparer. Un roman vibrant qui évoque la survivance de l'âme.

Extrait :

« C’est un hommage à l’amour qui a traversé les murs du temps depuis le camp jusqu’à aujourd’hui.»

Avis d'Amandine :

Rares sont les petites filles qui n'ont pas fantasmées devant les grandes et belles danseuses étoile, la couverture en elle même invite donc déjà à la rêverie et à la légèreté. La légèreté ? Dans un livre traitant d'un phénomène aussi violent que la Shoah ? En effet, Maria Linda réussit l'exploit de traiter avec douceur ce fait historique terrible au travers de personnages rêveurs et passionnés par la danse et la musique qui rythment toute l'œuvre et permettent d'envisager le thème sous des auspices plus légers. Rose danse comme si sa vie en dépendait, reconnaissant qu'elle a l'impression que c'est tout ce dont elle est capable, comme si la danse vivait en elle, alors que chez Nora et David, c'est la musique qui vit en eux, qui les lient et qui est témoin de leur amour éternel. Tout au long de ma lecture, j'ai pu apprécier la passion brûlante des personnages pour leur art que l'auteur parvient à nous communiquer avec une étonnante facilitée.
Cette passion pour la musique, c'est ce qui rapproche David et Nora, juifs, pendant la seconde guerre mondiale. Leur romance est au centre de tout le roman, un amour à la fois extraordinaire et très réaliste par la description pratique que l'on a de leur quotidien; il transcende le temps, la guerre, la violence des camps de concentration et survie au travers de Rose qui retrace leur histoire et au travers d'une musique mélancolique et pleine de souvenirs heureux.
La violence des camps est en effet très présente dans la fin de l'œuvre, mais tout en nous la présentant, Maria Linda a su rester très pudique et respectueuse sur le sujet, évitant les images choquantes et crues, préférant laisser aux lecteurs le choix de cette image. Car même s'il s'agit d'une romance, ce roman reste tout de même un hommage aux victimes de la Shoah et se pose en témoin dans une société où on a tendance à oublier et à en faire un tabou.
Ce roman est un véritable appel à la vie, à vivre vite et à ne pas perdre de temps. Malgré leur destin tragique, les personnages nous exposent la beauté de la vie et nous tirons, à travers Rose, des leçons personnelles. Cette œuvre m'a bouleversée tant elle est vraie et touchante. 

Chroniqué pour Sariah'lit dans le cadre du projet "A la découverte d'auteurs francophones".
Le blog d'Amandine : http://lescoeurspapier.wix.com/mangeusedelivres






À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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