La disparition du nombril

7 juin 2016

"Même mon nombril n’a plus la place de faire son trou. Disparu."

De Turckheim Emilie
264 pages
Éditions Le Livre de Poche (2016)
Collection Littérature & Documents
Dès l'instant où elle découvre le trait bleu sur le test de grossesse, Émilie se confie à son journal et parle de tout, librement : les anecdotes du quotidien, ses amis, ses amours passées et présentes, son fils de presque deux ans qui babille... Et surtout l'émouvante rencontre avec la « petite prune » qui grandit dans ce ventre qui lentement s'arrondit et s'alourdit jusqu'à faire disparaître son nombril.
Émilie a mille vies, elle est écrivain, modèle, visiteuse de prison, maman, aime le sexe, les voyages, les cactus et les gâteaux aux amandes. On rit, on pleure, on la suit aveuglément dans son univers intime qu’elle nous livre sans détour ni tabous et qui résonne comme une expérience universelle.
Extrait :

« Ce matin, j’ai lu sur Internet :
Il mesure 10 cm et pèse 45 g.
Ses ongles et ses cheveux commencent à pousser.
Dix centimètres ! Debout, tu m’arrives bien au-dessus de la cheville. Et ton poids est un vrai poids. La Terre sent que tu l’écrases un peu. Tu presses. Tu piétines. Tu es là. Aussi lourd qu’une prune mauve.
Alors comme ça, tu as des cheveux ? Si j’avais une de ces petites brosses de poupée, je pourrais te peigner, tracer une raie en zigzag, tisser des tresses brunes (parce que je t’imagine brune, Petite prune).»

Avis de Nina :

La disparition du nombril est un roman sympathique, qui se lit facilement. Émilie nous y raconte sa vie, en passant de ses ex au père de ses enfants, ainsi que Marius son fils. Cela ressemble beaucoup à un journal intime… Dans cet ouvrage, il y a pas mal d’humour, j’ai apprécié cela ainsi qu’Émilie et son côté décalé, j’aime beaucoup sa plume. Il y a une sorte de mystère car le prénom de l’enfant qu’elle attend reste inconnu. Je croyais le découvrir en fin d’ouvrage, après l’accouchement mais en faite non, Émilie de Turckheim à décider de le garder secret. Même le nom du père de ses enfants reste mystérieux puisque dans le livre il est dénommé “ F. “ et est très peu présent dans l’histoire : elle ne nous parle quasiment pas de lui.. J’ai trouvé cela dommage car généralement quand on aime quelqu’un, on souhaite en parler.. J’aurais aimé qu’elle nous parle un peu plus de son homme et de Marius. En revanche, elle nous dévoile ses ébats sexuels passés et pose nue pour des apprenti-peintres.
Dans l’ouvrage, elle nous raconte également ses rencontres dans le cadre de la prison avec des détenus.. Je n’ai pas compris le but ces fameuses visites puisque ce ne sont pas des personnes de sa famille et cela n’est pas expliqué ! Au début, il y avait quelques propos envers les musulmans que je n’ai pas vraiment apprécié. Mais, au fil de la lecture, j’ai pu m'apercevoir qu’elle ne les jugeait pas et que ces allégations n’avaient rien de méchant notamment quand elle a défendu un des détenus.
Cependant, je suis un peu mitigée par cette lecture : j'espérais beaucoup plus de passages, de détails ou d'anecdotes sur sa grossesse. Quand on lit le résumé, on s’attend plus à des confessions sur cette période plutôt importante dans la vie d'une femme,  mais au final il n’y en a pratiquement pas : elle nous raconte surtout sa vie !

★★★☆☆



Emilie de Turckheim vit et écrit à Paris. Elle publie à vingt-quatre ans Les Amants terrestres.
Étudiante en doctorat de sociologie à Sciences Po, elle est visiteur de prison à la maison d’arrêt de Fresnes et modèle vivant pour des artistes peintres et sculpteurs.




À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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