"Une jeune fille naît pendant longtemps et naît femme faite,
mais l'instant de cette naissance arrive tard. "
Mouzat Eric
178 pages
Éditions La Musardine (2011)
Collection Lectures Amoureuses
À quarante ans, Brigitte a entièrement consacré son existence à ses deux fils et à un mari de plus en plus accaparé par son travail. Quoi d'étonnant à ce qu'elle se sente seule lorsque ses enfants partent dans le Sud ?
Elle décide alors de se ressaisir, prenant soin de son corps en l'abandonnant aux mains expertes de Chloé, la troublante esthéticienne, à laquelle elle ne cesse de penser. Puis, elle découvre, presque par hasard, les sites de rencontre sur Internet. Elle dont la vie n'a jusqu'ici jamais connu le moindre débordement se crée deux profils antagonistes, à travers lesquels elle va multiplier les rencontres : un inconnu qu'elle retrouve pour faire l'amour dans un hôtel, et surtout Guillaume, l'ami d'un de ses fils, avec qui elle noue une relation plus complexe.
Mais l'aventure ne peut exister sans danger, et l'ivresse de cette nouvelle liberté sexuelle va mener Brigitte bien au-delà de ce qu'elle aurait pu imaginer...
Extrait :
« J'ai ressenti un immense vide lorsque Matthieu, notre fils cadet, est à son tour parti rejoindre sa nouvelle école, à l'autre bout de la France, dans le Sud, comme son frère aîné l'avait fait avant lui l'année précédente. Son baccalauréat en poche, il avait passé des concours, et les avait brillamment réussis. Nous étions très fiers. Son choix d'éloignement nous avait néanmoins surpris, d'autant qu'il s'était toujours montré très casanier, ce qui avait accentué la brutalité de son départ. Quelques-unes de mes amies avaient déjà vécu pareille situation, mais comme cela ne m'était pas encore arrivé, je ne pouvais prendre la mesure du cataclysme qui s'abattait sur ma vie : l'appartement désert au petit matin, le silence étourdissant du grand couloir, le bol de mon mari dans l'évier de la cuisine, un pense-bête jaune collé sur la table de verre de la salle à manger me rappelant sa réunion jusqu'à vingt et une heure au moins, les portes des deux chambres de nos garçons qui ne s'ouvriraient pas, le seul bruit de mes pas, puis la radio, intarissable et sourde compagne, le courrier vers onze heures, le repas de midi devant un journal, du shopping pour tuer le temps, un livre qui m'ennuierait peut-être, un disque, un bain, le repas du soir devant la télévision, l'envie de pleurer, d'être ailleurs, dans une autre vie.
La tentation de décrocher le téléphone, bien sûr, mais qui appeler ? Mes amies travaillaient, et quand elles rentraient, je savais ce qui les attendait : les devoirs du petit dernier, le dîner à préparer, une pile de linge sur le canapé du salon, un compagnon à écouter. Si elles ne m'appelaient pas, j'attendrais le week-end pour prendre de leurs nouvelles et confirmer notre rituelle séance de tennis du dimanche matin.
J'avais eu le tort, une dizaine d'années plus tôt, de compter sur le confortable salaire de mon époux et l'héritage conséquent de ma marraine, compagne d'un riche industriel rencontré à un âge où ils ne pouvaient plus, ni l'un ni l'autre, avoir d'enfants. Ma meilleure amie m'avait pourtant prévenue :
- Brigitte, je te conjure de plaider encore. Associe-toi, travaille à temps partiel, prends peu de clients, juste quelques-uns. Le jour où tu te retrouveras seule, ni ne le regretteras pas !
Je n'avais pas voulu voir qu'elle avait raison parce que cette solitude n'arriverait jamais. Maintenant il était trop tard : le droit ne m'amusait plus, la robe me semblait ridicule. Les manières du prétoire me désolaient, et surtout je n'avais aucun désir de me replonger dans la misère du monde : les escrocs, les femmes battues, les tromperies, les mesquineries. »
La tentation de décrocher le téléphone, bien sûr, mais qui appeler ? Mes amies travaillaient, et quand elles rentraient, je savais ce qui les attendait : les devoirs du petit dernier, le dîner à préparer, une pile de linge sur le canapé du salon, un compagnon à écouter. Si elles ne m'appelaient pas, j'attendrais le week-end pour prendre de leurs nouvelles et confirmer notre rituelle séance de tennis du dimanche matin.
J'avais eu le tort, une dizaine d'années plus tôt, de compter sur le confortable salaire de mon époux et l'héritage conséquent de ma marraine, compagne d'un riche industriel rencontré à un âge où ils ne pouvaient plus, ni l'un ni l'autre, avoir d'enfants. Ma meilleure amie m'avait pourtant prévenue :
- Brigitte, je te conjure de plaider encore. Associe-toi, travaille à temps partiel, prends peu de clients, juste quelques-uns. Le jour où tu te retrouveras seule, ni ne le regretteras pas !
Je n'avais pas voulu voir qu'elle avait raison parce que cette solitude n'arriverait jamais. Maintenant il était trop tard : le droit ne m'amusait plus, la robe me semblait ridicule. Les manières du prétoire me désolaient, et surtout je n'avais aucun désir de me replonger dans la misère du monde : les escrocs, les femmes battues, les tromperies, les mesquineries. »
Mon avis :
Une nouvelle fois, les Éditions La Musardine m'ont gâté avec cet ouvrage. Une lecture assurément à ne pas mettre dans n'importe quelle main mais qui encore une fois tient ces promesses quota scènes érotiques.
Brigitte est la représentante de la ménagère de moins de cinquante ans qui s'ennuie dans sa petite vie bien cadrée. Alors qu'elle décide se surfer un peu sur le net pour passer le temps, elle découvre un monde qui lui était jusque là inconnue. Et va se retrouver dans des situations plus ou moins insensées.
On ressent la plume masculine dans l'écriture de ce récit : la teneur des différents fantasmes décrits et vécus par Brigitte, et les termes employés sont parfois crus. Toutefois, le style de l'auteur est très fluide et tenant. On aime suivre les aventures de cette femme et découvrir jusqu'où elle est capable d'aller.
Brigitte est la représentante de la ménagère de moins de cinquante ans qui s'ennuie dans sa petite vie bien cadrée. Alors qu'elle décide se surfer un peu sur le net pour passer le temps, elle découvre un monde qui lui était jusque là inconnue. Et va se retrouver dans des situations plus ou moins insensées.
On ressent la plume masculine dans l'écriture de ce récit : la teneur des différents fantasmes décrits et vécus par Brigitte, et les termes employés sont parfois crus. Toutefois, le style de l'auteur est très fluide et tenant. On aime suivre les aventures de cette femme et découvrir jusqu'où elle est capable d'aller.
Je ne connaissais pas du tout mais j'aime beaucoup ce genre de livre. Merci pour la découverte:)
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