Pierre Thiry - Interview

30 octobre 2013


L'auteur se livre pour nous.


Je m'appelle Pierre Thiry, j'aime écrire, lire, flâner chez les bouquinistes, dans les rayons des libraires. Quand il me reste du temps j'aime aller au théâtre, au cinéma, dans les salles de concerts... Je suis violoncelliste amateur (j'en joue de plus en plus rarement car passer l'archet sur les cordes ou le stylo sur la feuille il faut choisir). Depuis quelques années j'anime régulièrement des ateliers d'écriture. C'est une activité qui me passionne par les rencontres et les échanges qu'elle suscite : toujours étonnants, merveilleux, inattendus.

Depuis de longues années j'écris avec passion et plaisir. J'ai publié trois livres :

« Ramsès au pays des points-virgules » (une fiction fantaisiste pour tous lecteurs de dix à cent dix ans), « Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines » et « Le Mystère du pont Gustave-Flaubert ».

J'ai sur mon bureau un nombre de plus en plus croissant de projets dont je me dis parfois qu'ils se concrétiseront un jour en publications. Mais ce n'est pas sûr...


Avez-vous toujours voulu devenir écrivain ?



J'ai toujours aimé écrire, jongler avec les mots, les phrases ; jouer avec leurs structures pour que leur musique se transforme en histoires, en récits, en jeux de mots... Longtemps je n'ai écrit que pour m'exercer : jouer à aligner les mots sur le papier, prendre plaisir à le faire, comme le violoncelliste qui par défi s'exerce à jouer des mélodies de plus en plus difficiles. L'écriture a fini par devenir un moyen de faire de la musique à ma manière, en silence...

Être écrivain, oui cela fait longtemps que je rêve de l'être. Mais qu'est-ce qu'un écrivain ? Qu'est-ce qu'un auteur ?... Si être écrivain c'est être quelqu'un qui aime écrire et travailler son écriture pour l'améliorer, alors je suis sans doute écrivain depuis bien longtemps... Si être écrivain c'est être l'auteur d'un grand nombre de livres publiés, alors j'ai encore du chemin à faire...



Quel auteur vous influence le plus et pourquoi ?



Je crois être trop épris de liberté pour être influencé par quelqu'un. Les auteurs que j'admire sont très nombreux et mon ambition ultime d'écrivain serait de n'imiter aucun d'entre eux... Et s'il fallait que j'énumère toutes celles et ceux que j'admire, les règles de la courtoisie qui veulent que l'on fasse des réponses courtes m'empêcheraient de le faire... Mais puisque vous me posez la question je pourrais citer : Madame de La Fayette, Agatha Cristie, Franz Kafka, Montesquieu, Lawrence Sterne (l'auteur de « Vie et opinion de Tristram Shandy » un ouvrage bien souvent méconnu par les français), Cervantès, Goethe, Shakespeare, Antoine Galland (le traducteur des « Contes des mille et une nuits » qui en est aussi un peu l'auteur à sa manière puisque c'est son édition du début du XVIIIe siècle qui fait l'objet des premières traductions en anglais, en allemand...). Il faut aussi que j'ajoute Paul Claudel, Jules Verne, Alexis de Tocqueville, Madame de Staël, Stendhal, Dorothée Henry, James Joyce, Arnould Galopin, Gustave Flaubert... L'honnêteté exigerait que je poursuive cette énumération encore longtemps, le respect que je dois aux lecteurs de votre blog m'oblige à l'interrompre. Et puis je crois n'écrire comme aucun des auteurs que je viens de citer...



Pour quelle raison avoir écrit « Mystère du pont Gustave-Flaubert » ?



C'est au départ l'impression humoristique que m'a laissé l'allure du pont Gustave Flaubert, la première fois que je l'ai vu. En découvrant ce gigantesque monument, ma résolution était prise, il fallait en faire un livre. Un livre aussi bizarre que ce pont et qui soit lui aussi à sa manière, une sorte de pont en direction de Gustave Flaubert. C'est un des auteurs que j'admire que je lis depuis longtemps j'avais envie d'inviter à le lire. Je l'admire pour la musique de sa langue tout en m'étonnant qu'il se soit si peu intéressé à la musique de son temps. J'ai donc écrit une digression rêveuse autour d'un opéra mystérieux de Bottesini et Flaubert... « Le Mystère du pont Gustave-Flaubert » est un « essai de roman », mais c'est aussi un pont que j'ai esquissé, à mon humble façon (car je ne suis absolument pas ingénieur des Ponts-et-Chaussées) entre Flaubert et la musique.



Y-a-t-il un personnage plus difficile à écrire que les autres ?



Tous les personnages sont très difficiles à coucher sur le papier. Surtout si l 'on veut leur donner du relief. Souvent ils résistent. Ils refusent. Ils s'échappent de la feuille, comme des balles de ping-pong. J'ai dû renoncer à un certain nombre de personnages que j'aurais aimé placer dans mes livres car ils n'ont pas voulu rester tranquilles, allongés sur le papier. Mais à force de rebondir dans tous les sens peut-être finiront-ils un jour par atterrir dans un autre livre...



Si vous deviez être un des personnages de votre roman, lequel choisiriez-vous ?



Quel choix difficile. Si j'étais absolument sommé de tenir un rôle dans « Le Mystère du pont Gustave-Flaubert » je crois que je choisirais celui de Charles Hockolmess, le chat noir au chapeau melon : il dort, il rêve...



Que voudriez-vous que vos lecteurs potentiels sachent à votre sujet ou de vos livres ?



J'ai envie qu'ils sachent (et qu'ils fassent savoir) que j'ai écrit mes livres : « Le Mystère du pont Gustave-Flaubert » (mais aussi les autres) pour qu'ils courent vite chez leur libraire favori. J'ai publié mes livres pour donner du travail aux libraires.

Seulement pour que mes vœux se réalisent j'ai besoin de vous chères lectrices potentielles et lecteurs potentiels. Imprimez rapidement cette interview. Présentez-le à votre libraire :

« Le Mystère du pont Gustave-Flaubert » (n° ISBN9782810623716)

« Ramsès au pays des points-virgules » (n° ISBN : 9782810615179),

« Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines » (n° ISBN:978-2810621811) peuvent (et doivent) être commandés chez tous les vrais libraires, les libraires indépendants qui méritent que leur travail soit soutenu par vos achats (c'est la raison pour laquelle j'ai mis les numéros ISBN dans cette interview pour faciliter la tâche de votre libraire préféré afin qu'il retrouve mes livres dans sa base de données).



Quels sont vos projets dans l'avenir concernant l'écriture?



J'ai plusieurs projets en cours qui demanderont encore du temps et du travail avant de devenir des livres édités. Je ne peux d'ailleurs être sûr que tous ces projets d'écriture deviendront vraiment des livres.



Si vous deviez donner 5 conseils pour écrire un livre, ce serait ?



1°) Prenez un stylo

2°) Prenez une feuille, un cahier, un bloc-note, un vieux carton, n'importe quoi

3°) Écrivez un mot avec votre stylo sur votre feuille, cahier, bloc-notes, votre vieux carton, votre n'importe quoi...

4°) Écrivez un deuxième mot

5°) Écrivez-en un troisième, et si vous avez encore envie d'en ajouter d'autres, alors cet alignement se terminera peut-être en une phrase et ensuite en un livre, si vous prenez le temps qu'il faut...



Et pour finir, un petit portrait chinois...


Si vous étiez un peintre , vous seriez...Léon Spilliaert (à cause de ses bords de mer).

Si vous étiez un livre , vous seriez...« Vie et opinion de Tristram Shandy » de Lawrence Sterne

Si vous étiez une émission de télé réalité , vous seriez... Ah ! Heu... Cela fait longtemps que je ne regarde plus la télévision... Mais s'il faut absolument choisir, je dirais « Apostrophes » de Bernard Pivot c'est une émission qui n'existe plus. Mais il faut reconnaître que c'est ce qu'on a fait de meilleur dans le genre « télé-réalité ». Nombreuses sont les sociétés de productions qui devraient s'en inspirer aujourd'hui (elles auraient audimat et succès assuré, s'il y avait un manque de candidats, je veux bien postuler et je suis sûr que vous seriez, Madame la rédactrice-en-chef de Sariahlit, une excellente animatrice de cette émission).

Si vous étiez une ville , vous seriez... Saint-Pierre de La Réunion (il n'y a pas longtemps le blog « Emmène-moi au Cinéma a suggéré que je sois invité au prochain salon du livre de Saint-Pierre de La Réunion dans cet article http://www.emmenemoiaucinema.com/2013/10/le-salon-du-livre-a-saint-pierrejy-etais/ alors j'en profite pour saluer ici au passage les Saint-Pierroises et Saint-Pierrois dont la devise est paraît-il : « Fortis, Fortuna, Fortior »).

Si vous étiez un défaut , vous seriez... Écrire... (mais ça peut aussi être une qualité, non ?). Alors mon vrai défaut ce serait : avoir l'outrecuidance d'inviter les lecteurs de votre blog à venir visiter mon site internet...

Ma chronique


À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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