L'unité

12 décembre 2013

"Plus d'excuse pour ne pas procréer.
Plus d'excuse pour ne pas se tuer au travail. "

 L'unité
Holmqvist Ninni
336 pages
Éditions Le Livre de Poche (2013)
Collection Littérature & Documents

Parce qu'elle vient d'avoir 50 ans et qu'elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l'Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l'extérieur... En plus d'être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur choix. Les nouveaux arrivants sont chaleureusement accueillis... avant d'être affectés à des groupes d'expérimentations médicales humaines. Le corps de Dorrit ne lui appartient plus : à chaque instant on peut lui prélever un organe au bénéfice de ceux qui vivent à l'extérieur et qui sont encore « utiles ». Tout est prévu dans le moindre détail. Sauf une rencontre qui va tout changer.

Extrait :

« Nous étions huit dont seulement deux hommes, ce qui n'était guère surprenant puisque la limite d'âge pour eux est fixée à soixante ans. C'est tout naturel ; ils produisent du sperme viable beaucoup plus tard que nous des ovules. Pour autant, j'avais longtemps tenu pour injustes les différences de limites d'âge entre les hommes et les femmes. Jusqu'à ce que Nils me signale qu'il y avait des tas d'hommes – qui avaient été enrôlés comme parents par des femmes motivées par la seule perspective de semence gratuite : « ce n'est vraiment que justice que les hommes aient plus de temps pour eux, alors arrête de te plaindre ! ».
Je fus très attristée lorsqu'il prononça ses paroles, en particulier parce que je me sentais démasquée. C'était l'une des raisons pour lesquelles je voyais Nils,,, »

Mon avis :

Que diriez-vous si,parce que vous avez cinquante ans sans personne à charge, on vous considérait comme inutile à la société ? Et que pour ces mêmes raisons, on vous emmenait dans un bel endroit pour y faire « don » de vos organes ? L'idée proposée par l'auteure est surprenante. Mais aussi effrayante : être « conservé » vivant afin de subvenir aux besoins d'organes, être conscient qu'à chaque test ou don d'organes, on peut mourir... « Nous sommes comme des poulets ou des porcs élevés en plein air. La seule différence, c'est que les poulets et les porcs vivent – espérons-le – dans une heureuse ignorance ... » . C'est très noir mais présenté de telle manière que pour les occupants de l'Unité, les choses semblent naturelles. Dorrit nous décrit sa vie au sein de l'Unité, une vie plutôt idyllique au vu de celle qu'elle avait auparavant : elle n'est plus seule, elle est elle-même, elle se sent vivante. Mais à quel prix ? Tout au long de l'histoire, on espère qu'elle ait d'autres choix. Mais une fois qu'on intègre l'Unité, il y a peu de chances d'en sortir.. Et ça, on en prend conscience durant le récit. On s'attache à elle, à son caractère réservé. J'ai trouvé le récit palpitant, intrigant, réaliste sur certains points soulevés par cette société. La relation amoureuse de Dorrit avec Johannes va devenir un exutoire pour s'échapper du quotidien surveillé de l'Unité. C'est un ouvrage qui m'a particulièrement touché parce qu'on a envie de l'aider, on a envie qu'elle ait la possibilité de vivre à fond ce que lui offre ses nouvelles relations. C'est un livre à découvrir.
Lecture pour le Livre de Poche.


 L'unité






À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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LES MOTS DOUX :

  1. Par contre celui ci pourrait me tenter !! ;)

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  2. celui ci a l'air très tentant ! l'histoire est assez intrigante en tout cas !

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  3. J'ai vraiment adoré moi aussi… J'ai d'ailleurs publié un article ce matin même, après avoir achevé ma lecture ! A bientôt

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