" Le Spectre su Passé n'irait pas plus loin."
Chambers Robert W.
408 pages
Éditions Le Livre de Poche (2014)
Collection Policier/Thriller
Datant de 1895, Le Roi en jaune est un recueil américain de dix nouvelles mêlant fantastique, horreur et roman policier. Les quatre premières nouvelles du recueil font référence à une mystérieuse pièce de théâtre qui crée un tel choc esthétique aux yeux des spectateurs qu'ils deviennent fous et se suicident. Atmosphère oppressante, personnages étranges, spectres inquiétants, chaque nouvelle offre son lot d’effroi et de mystère.
Extrait :
« J'avais acheté et lu pour la première fois Le Roi en jaune. Je me rappelle qu'après avoir terminé le premier acte, je compris que je ferais mieux d'arrêter. Je me levai et jetai le volume dans la cheminée; il heurta le foyer et s'ouvrit en tombant dans le feu. Si je n'avais pas entrevu le début du second acte, je n'aurais jamais terminé le livre, mais quand je me baissai pour le ramasser, mes yeux ne purent se détacher de la page ouverte, et avec un cri de terreur, ou peut-être de joie si poignante que chacun de mes nerfs en fut torturé, j'arrachai le volume du foyer et, tremblant, je regagnai ma chambre, où je le lus et relus, pleurant, riant, frémissant d'une terreur qui par moments me prend encore aujourd'hui. »
Mon avis :
Le Roi en jaune est un ensemble de nouvelles dans lequel un ouvrage du même nom prend une place particulière dans leur déroulement. Il s'agit d'une pièce de théâtre qui est un élément clé des différentes histoires. Quiconque la lit se retrouve changé et ne sait plus si ce qu'il vit est réel ou non. Le Roi en jaune est un fil conducteur. Il représente une entité, une sorte de démon qui prend possession des esprits et rend les différents protagonistes suspicieux, presque fous. Il rappelle un cauchemar à travers un livre qui semble modifier la vie des personnes qui en prennent connaissance. Comment un simple livre peut-il agir sur le psychisme des différents héros ? Voilà toute la question.
Le lecteur est plongé dans l'esprit de narrateur différent dans chacune des histoires. Parfois, il est clairement identifié. D'autres fois, cela reste plus vague. J'ai particulièrement apprécié la nouvelle « Le restaurateur de réparation » ou « le signe jaune ». Dans la première, on suit Hildred qui assiste à l'inauguration d'une « chambre » où ceux désirant se suicider peuvent le faire légalement. Le personnage aime rendre visite à Mr Wilde, un homme considéré comme fou, vivant reclus et friand de secrets. Le livre va avoir sur Hildred des effets plutôt étranges. Scott est un peintre. Alors qu'il est en pleine séance avec son modèle Tessie, il remarque un homme singulier, immobile, qui le regarde fixement. En y regardant de plus prêt, celui semble aussi blanc qu'un cadavre...
Les récits se suivent mais ne se ressemblent pas. Étrangement décalés, il en ressort quelque chose de sinistre, de surnaturel et parfois d'étouffant. L'écriture a plus de cent ans. Pourtant, l'ensemble se lit assez bien, comme une intrigue contemporaine. Les dernières nouvelles m'ont un peu plus déçues que les premières. Je ne m'y retrouvais pas. Mais dans l'ensemble, l'ouvrage a quelque chose d'unique dans son genre qui nous pousse à le lire. Le genre de l'ouvrage s'approche plus de l'horreur que d'un thriller pour ma part. A découvrir.
★★★☆☆
Voilà le seconde chronique que je lis sur cette ouvrage ce matin. Et il m'intrigue toujours autant !!
RépondreSupprimerUn roman qui m'intrigue assez dans son ensemble :)
RépondreSupprimer"Le roi en jaune" ou la mise en abyme de l'effroi. La peur d'avoir peur. L'innocence de Pandore corrompue au seuil même de la boîte.
RépondreSupprimerL'effet de mode qui rattache cet ouvrage à la série "True Detective" est un peu surfait. Mais en replaçant cet ouvrage dans son contexte, ses nouvelles sont fort agréables à suivre - un coup de chapeau à Christophe Thill au passage pour la traduction et les notes - et se rapprochent assez d'un Poe ou d'un Bierce (dont la nouvelle "Un habitant de Carcosa" est ici intégrée en sa qualité de source d'inspiration de Chambers).
Merci pour le concours ; quel dommage qu'il ne soit ouvert qu'aux internautes usant d'un "rezosocial".
Facebook, Twitter, Google +... Peu m'importe le réseau tant qu'il y en ai un en effet. Étant donné que votre commentaire m'affiche un profil G+, je ne vois pas où pourrait être le problème pour vous-même participer.
SupprimerDe plus, les envois des 3/4 des concours que je propose étant de ma poche, je pense ne pas non plus demander la lune et donc d'être en droit de poser mes conditions pour ne pas avoir des candidatures "automatiques" émanant de site spécialisé dans le concours, de chasseurs de lots. :)
Alea jacta est ! Je ne voulais pas froisser les oripeaux du roi...
SupprimerJe ne suis pas froissée. Ça permet d'informer d'autres qui expriment les mêmes sentiments :)
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