Dans la peau de Coventry

31 mars 2016

"Les familles ont quelque chose de très émouvant dans leur fragilité."

Townsend Sue
255 pages
Éditions Charleston (2016)
Collection grands romans
Fuyant un mari ennuyeux qui voue un amour inconditionnel à ses quatre tortues domestiques, une existence monotone dans le lotissement des Chemins Gris où il ne se passe jamais rien, et surtout la police, Coventry va se découvrir une âme d'aventurière, et de fugitive sans le sou. Tandis que tout le monde la recherche activement, ses tribulations en plein coeur de Londres, aux côtés de personnages tous plus rocambolesques les uns que les autres, vont se révéler bien plus drôles qu'une vie de femme au foyer dans la banlieue anglaise...
Extrait :

« J’ai peur de Londres. Je voudrais rentrer chez moi. Mes pieds sont engourdis par le froid, je ne sais pas où aller, dans quelle rue tourner. J’aimerais pouvoir rembobiner le film de la vie et me réveiller hier matin. Je n’arrive pas à pleurer, mon coeur est glacé dans ma poitrine. Je n’envisage absolument pas de me livrer à la police. J’ai fait une chose terrible et je serais punie; mais je me punirai moi-même. Nul besoin que la loi s’immisce dans ce qui est maintenant pour moi une affaire personnelle. »

Mon avis :

Conventry est une femme au foyer des plus ordinaires : mariée à Derek, un homme d'affaires dont la principale passion réside dans les tortues, avec deux enfants, elle incarne l’épouse modèle douce et attentive aux autres d’après ceux qui l’entourent. Jusqu’au jour où, sans raison apparente, elle tue son voisin avec une figurine d’enfant et s’enfuit loin de chez elle pour se cacher et vivre au cœur de Londres tel une sans-abri où elle va faire la connaissance d’une flopée d’individus étranges.
Dans La femme qui décida de passer une année au lit, Sue Townsend nous donnait à réfléchir sur le sens de la vie. Avec ce nouveau titre, elle s’intéresse à la société anglaise dans un récit plutôt atypique. On reconnaît le style de l’auteure qui nous propose une aventure des plus improbables pour son héroïne : encore une fois, on ne parvient pas à savoir où elle va nous emmener, ni ce qui adviendra de Coventry alors qu’elle ne lui épargne aucune aventure rocambolesque. Pour autant, je ne me suis pas autant régalée que dans son précédent ouvrage. Je ne suis pas parvenue à m’attacher à cette femme terriblement belle et qui semble ne pas mener une existence des plus épanouies. Elle fuit sa famille sans n’éprouver aucun remords à laisser derrière elle ses enfants. Pas une seule fois, elle ne s’arrête pour se demander ce qu’il advient d’eux, ce qu’ils éprouvent de se retrouver sans mère du jour au lendemain, ni ne s’interroge sur ses propres actes. En parallèle, on découvre les rouages de l’enquête avec des policiers incompétents, la détresse d’un mari dépassé par l’affaire et d’un fils dérouté qui découvre le vrai visage de sa mère. Le livre se lit vite, la plume de l’auteure étant assez fluide. Mais je ne peux pas dire que ce soit un livre qui m’ait conquise. Hormis la fin qui m’a laissée un goût d’inachevé et du sentiment de précipitation entre chaque rencontre, la manière dont le sujet est abordé était trop extravagante à mon goût pour être réaliste.

★★☆☆☆


Du même auteure :


Susan Lillian "Sue" Townsend est une romancière anglaise, spécialisée dans la littérature pour enfants. Principalement l'auteur du Journal secret d'Adrien 13 ans 3/4, elle écrit beaucoup pour les jeunes. Très intéressée par la politique, ses œuvres mêlent souvent humour, descriptions sociales et satire.




À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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