"Tout le monde déteste l'avocat de la défense
jusqu'au moment où on en a besoin. "
Connelly, Michael
528 pages
Éditions Le livre de Poche (2013)
Collection Policier
528 pages
Éditions Le livre de Poche (2013)
Collection Policier
Incarcéré depuis vingt-quatre ans pour le meurtre d'une fillette et relâché à la suite d'un test ADN qui semble l'innocenter, Jason Jessup a obtenu la révision de son procès. A la demande du procureur du comté de Los Angeles, Mickey Haller, avocat de la défense, passe pour une fois du côté de l'accusation. A ses côtés, son ex-épouse, Maggie « la féroce », et son demi-frère, Harry Bosch. Le trio doit réunir les preuves et les témoignages susceptibles de confirmer la culpabilité de Jessup et de le renvoyer en prison pour longtemps.
Extrait :
« La dernière fois que j'avais déjeuné au Water Grill, j'étais assis en face d'un client qui avait froidement abattu sa femme et son amant à coups de pistolet dans la figure, son crime étant prémédité. Il m'avait engagé non seulement pour que j'assure sa défense au procès, mais aussi pour que je l'exonère de son forfait et redore son blason aux yeux du public. Cette fois, j'étais en face de quelqu'un avec qui je devais me montrer encore plus prudent, l'homme avec qui je déjeunais n'étant autre que Gabriel Williams, le district attorney du comté de Los Angeles.
Nous étions en plein hiver et l'air était vif en ce début d'après-midi. Williams s'était fait accompagner par son secrétaire général et conseiller politique Joe Ridell, en qui il avait toute confiance. Le repas avait été fixé à 13 h 30, soit au moment où la plupart des avocats ayant regagné le bâtiment du tribunal pénal, le district attorney ne fait donc pas étalage de ses petits flirts avec les individus du mauvais côté de la barrière - à savoir moi, Mickey Haller, qui défends les damnés.
Le Water Grill est un bon endroit où déjeuner en centre-ville. Les plats et l'atmosphère y sont agréables, les tables bien séparées pour les conversations en privé et la liste des vins difficile à battre. C'est le genre d'endroit où l'on n'enlève pas sa veste de costume et où le garçon vous glisse une serviette noire sur les genoux pour vous épargner la peine de le faire vous-même. L'équipe du district attorney s'était commandé des cocktails martini aux frais du contribuable, je m'en tenais à l'eau du robinet qu'offrait le restaurant. Il ne fallut à Williams qu'une olive et deux gorgées de sa boisson au gin pour qu'on en vienne à ce que nous cachions de manière aussi manifeste.
- Mickey, me dit-il, j'ai une proposition à vous faire.
Je hochai la tête. Ridell ne m'avait pas dit autre chose lorsqu'il m'avait appelé dans la matinée pour organiser ce déjeuner. J'avais accepté le rendez-vous, puis j'avais commencé à user de mon téléphone pour essayer d'avoir autant de renseignements que possible en interne sur ce dont il pouvait s'agir. Mais même mon ex - et c'était pourtant pour le district attorney qu'elle travaillait -, ignorait de quoi il était question.
- Je suis tout ouïe, répondis-je. Ce n'est pas tous les jours que le district attorney tient à vous proposer des choses, et qui plus est, en personne. Je sais déjà que cela ne saurait avoir le moindre rapport avec l'un quelconque de mes clients... comme s'ils pouvaient mériter la moindre attention du mec tout en haut de l'échelle ! Sans compter que pour l'instant, je n'ai que peu d'affaires à défendre. Les temps sont durs.
- Là-dessus, vous avez raison, me renvoya Williams. Cela n'a rien à voir avec aucun de vos clients. Mais j'ai une affaire dont j'aimerais que vous vous occupiez.
Je hochai encore une fois la tête. Maintenant je comprenais. Tout le monde déteste l'avocat de la défense jusqu'au moment où on en a besoin. Je ne savais pas si Williams avait des enfants, mais un audit préalable lui aurait appris que je ne faisais pas dans la défense des délinquants juvéniles. Je me dis donc qu'il devait s'agir de son épouse. Une histoire de vol à l'étalage ou de conduite en état d'ivresse qu'on essayait de garder secrète.
- Bon alors, qui s'est fait gauler ? demandai-je. Williams regarda Ridell et se fendit d'un petit sourire. »
Nous étions en plein hiver et l'air était vif en ce début d'après-midi. Williams s'était fait accompagner par son secrétaire général et conseiller politique Joe Ridell, en qui il avait toute confiance. Le repas avait été fixé à 13 h 30, soit au moment où la plupart des avocats ayant regagné le bâtiment du tribunal pénal, le district attorney ne fait donc pas étalage de ses petits flirts avec les individus du mauvais côté de la barrière - à savoir moi, Mickey Haller, qui défends les damnés.
Le Water Grill est un bon endroit où déjeuner en centre-ville. Les plats et l'atmosphère y sont agréables, les tables bien séparées pour les conversations en privé et la liste des vins difficile à battre. C'est le genre d'endroit où l'on n'enlève pas sa veste de costume et où le garçon vous glisse une serviette noire sur les genoux pour vous épargner la peine de le faire vous-même. L'équipe du district attorney s'était commandé des cocktails martini aux frais du contribuable, je m'en tenais à l'eau du robinet qu'offrait le restaurant. Il ne fallut à Williams qu'une olive et deux gorgées de sa boisson au gin pour qu'on en vienne à ce que nous cachions de manière aussi manifeste.
- Mickey, me dit-il, j'ai une proposition à vous faire.
Je hochai la tête. Ridell ne m'avait pas dit autre chose lorsqu'il m'avait appelé dans la matinée pour organiser ce déjeuner. J'avais accepté le rendez-vous, puis j'avais commencé à user de mon téléphone pour essayer d'avoir autant de renseignements que possible en interne sur ce dont il pouvait s'agir. Mais même mon ex - et c'était pourtant pour le district attorney qu'elle travaillait -, ignorait de quoi il était question.
- Je suis tout ouïe, répondis-je. Ce n'est pas tous les jours que le district attorney tient à vous proposer des choses, et qui plus est, en personne. Je sais déjà que cela ne saurait avoir le moindre rapport avec l'un quelconque de mes clients... comme s'ils pouvaient mériter la moindre attention du mec tout en haut de l'échelle ! Sans compter que pour l'instant, je n'ai que peu d'affaires à défendre. Les temps sont durs.
- Là-dessus, vous avez raison, me renvoya Williams. Cela n'a rien à voir avec aucun de vos clients. Mais j'ai une affaire dont j'aimerais que vous vous occupiez.
Je hochai encore une fois la tête. Maintenant je comprenais. Tout le monde déteste l'avocat de la défense jusqu'au moment où on en a besoin. Je ne savais pas si Williams avait des enfants, mais un audit préalable lui aurait appris que je ne faisais pas dans la défense des délinquants juvéniles. Je me dis donc qu'il devait s'agir de son épouse. Une histoire de vol à l'étalage ou de conduite en état d'ivresse qu'on essayait de garder secrète.
- Bon alors, qui s'est fait gauler ? demandai-je. Williams regarda Ridell et se fendit d'un petit sourire. »
Mon avis :
Ce livre m'a été proposé par les Éditions Le Livre de Poche que je remercie pour leur confiance. Et c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce récit.
Mickey Haller est un brillant avocat de la défense, qui pour la première fois, passe de l'autre côté de l'allée pour représenter l'Etat et plaider l'affaire à l'encontre de Jessup, meurtrier d'un jeune fille vingt-quatre ans plus tôt. Harry Bosch est un policier qui va être enrôlé par son demi-frère Haller pour enquêter sur ce meurtre et découvrir de nouvelles pièces à charge afin de renvoyer Jessup derrière les barreaux. Les points de vue de ces deux personnages s'alternent : d'un côté le point de vue de l'avocat qui expose les faits pour dessiner les contours du procès, et de l'autre le policier qui est plus vivant, entre dans l'action et mène l'enquête. Le récit qui est parfois à la première personne n'a aucunement gêné ma lecture.
On vit l'histoire au jour le jour et, se déroule sur 2 mois. Dès les premières pages, le décor est posé. On n'a pas besoin d'avoir lu les précédents livres de l'auteur ( ce qui est mon cas ) pour restituer les liens qui lient chacun des personnages, ni comprendre le déroulement de l'histoire.
J'ai été charmé par le style d'écriture de Michael Connelly. Fluide, simple, on suit l'intrigue sans aucune difficulté. Malgré le peu d'action, j'ai apprécié suivre les rouages du procès. Tout accuse Jessup du meurtre de la petite fille tout au long du livre, mais sur la fin, un doute est survenu pour ma part. Étrange pourtant. Mais j'avoue que le livre m'a laissé un goût d'inachevé et énormément de questions sont restées en suspens.
Coucou, j'ai bien reçu ton lien et je l'ai mis en place.
RépondreSupprimerMerci ^^