Lettre d'une inconnue

1 juillet 2014

" C'est la première prière que je t'adresse, c'est aussi la dernière."


Zweig Stefan
160 pages
Éditions Le Livre de Poche (2013)
Collection Jeunesse
Un jour, le célèbre romancier R. reçoit un étrange courrier. Dans une lettre déchirante de sincérité, une inconnue lui raconte son existence, ses joies, ses espérances, ses échecs, et lui confesse l’amour sans borne qu’elle lui voue. Bientôt le voile se lève sur l’identité de cette mystérieuse confidente, qui ne lui est, peut-être, pas complètement inconnue…

Extrait :

« C'est à toi seul que je veux m'adresser ; c'est à toi que, pour la première fois, je dirai tout ; tu connaîtras toute ma vie, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su. Mais tu ne connaîtras mon secret que lorsque je serais morte, quand tu n'auras plus à me répondre, quand ce qui maintenant fait passer dans mes membres à la fois tant de glace et tant de feu m'aura définitivement emportée. Si je dois survivre, je déchirerai cette lettre, et je continuerai à me taire, comme je me suis toujours tue. Mais si elle arrive entre tes mains, tu sauras que c'est une morte qui te raconte sa vie sa vie qui a été à toi, de sa première à sa dernière heure de conscience. »

Mon avis :

Un soir, un écrivain célèbre trouve une lettre anonyme dans sa pile de courriers. En la parcourant, il découvre la vie d'une jeune fille devenue femme et qui tout au long de son existence fût totalement éprise de lui, sans que lui ne sache qui elle était. Une dernière confession pour cette femme rattrapée par la fièvre en attendant que la mort vienne la chercher.
C'est une lecture poignante : elle a passé sa vie à courir après un amour qu'elle n'a pas eu, laissant de côté sa propre existence pour l'observer, être disponible pour lui. On sent aussi sa résignation : jamais elle n'aura son amour en retour de son vivant. C'est une ombre pour lui, un vague souvenir, un minuscule moment dans la vie de l'écrivain qui est, pour elle, tout : son cœur, son âme, sa destinée. Plus on avance dans la lettre, plus on a envie de savoir ce que lui ressent à la lecture de ces mots, de ces souvenirs. Et seulement un simple paragraphe à la fin permet d'effleurer ce que cette confession va changer dans sa vie. Ce qui est bien dommage. C'est le premier titre que je lis de Stefan Zweig, et pourtant il m'a conquise. « Daigne, je t'en supplie, ne pas te lasser d'entendre parler de moi un quart d'heure, moi qui, toute une vie, ne me suis pas lassée de t'aimer. ». Il y a un côté poétique et musicale dans sa façon d'écrire cette lettre : des répétitions, qui au fur et à mesure de la lecture se complète, se modifie et s'intensifie pour en arriver au bouquet final. J'ai été attendrie, bouleversée par la force de cette amour et la façon dont l'auteur nous emmène et nous égare à travers cette déclaration : celle d'une jeune femme qui ne vivait que par amour.
Lecture commune avec Au fil des pages






À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

Retrouvez-la sur : Facebook | Twitter | Instagram





LES MOTS DOUX :

  1. Cette lecture à l'air assez émouvante, je me laisserai bien tenté :)

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas attirée par ce livre même si l'histoire a l'air très belle.

    RépondreSupprimer
  3. Je suis certaine que ce roman pourrait beaucoup me plaire! :D

    RépondreSupprimer
  4. Ce roman m'attire depuis très longtemps, il faut que je me le procure *-*

    RépondreSupprimer
  5. Stefan Zweig est un auteur absolument magnifique !
    A lire et à relire :
    24h de la vie d'une femme (un roman très court, presque une nouvelle)
    ou encore la confusion des sentiments...
    De très belles histoires !

    RépondreSupprimer