Les Ferrailleurs 1 - Le Château

9 juin 2016

"Les gens croient qu'ils ont le choix, or non."

Carey Edward
480 pages
Éditions Le Livre de Poche (2016)
Collection littératures & documents
Au milieu d’un océan de détritus composé de tous les rebuts rejetés par les habitants de Londres surgit la demeure des Ferrailleurs. Le grand manoir, assemblage hétéroclite d’objets trouvés et de bouts d’immeubles remontés en un étrange puzzle architectural, abrite depuis des générations ce clan ancestral et passablement consanguin. La tradition veut qu’à la naissance, chaque membre de la famille reçoive un objet particulier, dont il devra prendre soin toute sa vie durant. Clod, notre héros, a ainsi reçu une bonde universelle, et, pour son malheur, un don pour le moins particulier : il est capable d’entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux...
Un jour, suite à la disparition de la poignée de porte appartenant à tante Rosamud, tout se met à aller de travers. Les objets commencent à donner d’inquiétants signes de vie et leurs murmures se font de plus en plus insistants tandis qu’une terrible tempête menace au dehors. Avec l’aide d’une jeune orpheline, Lucy Pennant, recueillie par la famille des Ferrailleurs et enrôlée comme servante, Clod va percer les secrets ténébreux de ce monde étrange, tout en essayant d’échapper à son morne destin…
Extrait :

« – Dans cette maison, reprit Mrs Piggott en me souriant avec une ombre de tristesse dans les yeux, on t’appellera Ferrayor. Tu ne devras rien en penser, c’est juste notre façon de faire, c’est la coutume ici, et ce n’est pas moi qui établis les usages. On t’appellera Ferrayor, comme toutes les autres. Seuls moi-même, Mr. Sturridge le majordome, Mr. Briggs l’assistant du majordome, Mr. Smith le gardien, et Mr. Et Mrs. Groom les cuisiniers, gardons nos noms, car nous tenons de hautes positions, et il convient à ceux des étages supérieurs de nous appeler par nos noms à nous. Quant à tous les autres, ils se nomment Ferrayor. Tu as compris, maintenant, Ferrayor ? »

Mon avis :

Le Château n’est autre qu’un assemblage de décombres au milieu d’un océan de déchets abritant une ancienne et puissante famille : les Ferrayor. C’est une famille de collecteurs de déchets qui vit en marge de la société à l’époque victorienne : ils ne se mélangent pas et vivent selon leurs propres règles. Chaque membre de cette famille naît avec un objet qui lui est spécifiquement attribué par la matriarche de la famille et ne doit s’en séparer sans risquer d’atroces représailles. L’une des principales étapes de leur vie consiste en un rituel de passage à l’âge adulte où les garçons troquent leur short contre un pantalon et se marient avec une fille de leur famille qui a été choisie spécialement pour eux. Clod Ferrayor, quinze ans et demi, va bientôt effectuer cette transition. C’est un jeune homme plutôt mystérieux qui se distingue de sa famille plutôt déjantée grâce à sa capacité à entendre parler les objets qui l’entourent. Cela fait de lui un garçon déprécié et moqué par ses camarades. Jusqu’à la disparition de l’objet de naissance de la tante Rosamund bouleverse l’équilibre de vie au sein du château. Clod décide de se mettre en quête de l’objet disparu, tout en faisant une rencontre qui risque de tout changer.
Le Château est le premier tome de la trilogie Les Ferrailleurs. La couverture de l’ouvrage m’a tout de suite intriguée, m’invitant à me plonger dans un univers ressemblant aux films de Tim Burton, des histoires qui en temps ordinaire me transportent dans des mondes imaginaires oniriques atypiques. Avec cette série, Edward Carey ne fait pas exception. Chaque chapitre débute par une illustration représentant les personnages que nous croisons durant le récit, les points de vues se succédant afin de nous donner une vision d’ensemble de la vie dans ce château. Une grande partie de l’ouvrage est un préambule qui met en place tout l’univers propre à cette famille, et pas forcément facile à comprendre au premier abord. L'atmosphère de l’intrigue est assez particulière, voguant entre un conte se déroulant dans un univers fantastique et une critique habile de la société. Dans l’ensemble, ce que nous propose l’auteur est très bien amené et original. Pourtant, malgré cet univers riche et de qualité, je ne suis pas parvenue à pleinement apprécier la plume de l’auteur. Je pense qu’il s’agit là d’une histoire que je prendrais plus plaisir à découvrir sur le grand écran qu’à travers un livre.

★★☆☆☆



Edward Carey est né à North Walsham, dans le Norfolk, en 1970, lors d’une tempête de neige en plein mois d’avril. Fils et petit-fils d’officiers de la marine anglaise, il se détourne très vite des planches du pont des navires pour rejoindre celles du théâtre. Sa carrière de dramaturge, d’écrivain et de dessinateur va néanmoins le faire voyager tout autant, des scènes de Londres à celles de Vilnius en passant par la Malaisie, où il monte une production de Macbeth en théâtre d’ombres chinoises. Avant la « Trilogie des Ferrailleurs » entamée avec Le Château (Grasset, 2015), il signe deux romans traduits dans treize pays (L’Observatoire, en 2002, et Alva & Irva, en 2003, tous deux parus chez Phébus). Il a vécu en Angleterre, en France, en Roumanie, en Lituanie, en Allemagne, en Irlande, au Danemark et aux États-Unis, et s’est installé aujourd’hui loin de la mer, à Austin, au Texas. http://edwardcareyauthor.com/




À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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LES MOTS DOUX :

  1. Quel dommage que tu n'ais pas aimé, pour ma part j'ai dévoré ce roman ! Et le tome 2 m'attend dans ma PAL avec impatience :)

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