"S’il avait été croyant, il aurait été persuadé de se trouver face à une vision"
Hoyt Elizabeth
315 pages
Éditions J’ai lu (2010)
Collection aventures et passions
Extrait :1759, le 28e régiment d'infanterie des colonies tombe dans une embuscade indienne.
Six ans plus tard, rescapé de cette tragédie, sir Alistair Munroe vit claquemuré pour oublier ses cicatrices. Par une nuit d'encre, une inconnue accompagnée de deux petits enfants ose troubler sa retraite. Elle dit s'appeler Helen Halifax et décrète être la nouvelle gouvernante. Pas question de se laisser envahir par cette folle et sa marmaille ! Dès demain, ils décamperont. Mais, indifférente à ses protestations, la jeune femme insiste et s'installe au château.
Serait-elle la seule à ne pas le craindre ?
« Les deux enfants étaient accroupis devant la cheminée. Ils se levèrent d'un bond lorsqu'il entra, affichant des mines de coupables. Alistair découvrit alors lady Grey couchée entre la cheminée et eux. Allongée sur le dos, les pattes en l'air, elle tourna vers lui une tête comique, avec ses oreilles tombant par terre, mais ne fit pas mine de se relever. De toute évidence, les enfants étaient occupés à la caresser. Humpf.
— Ne soyez pas fâché, commença le garçon. C'est une gentille bête. On ne faisait que la cajoler.
— Où est votre mère ? S’enquit Alistair d'un ton sec.
Pour quel genre d'ogre ce garnement le prenait-il donc ? Le garçon jeta un regard en direction de la porte de derrière.
— Dans la cour des écuries.
Et que diable fabriquait-elle là-bas ? Baignait-elle Griffin, son cheval ? Tressait-elle des marguerites dans sa crinière ?
— Que faites-vous ici ?
La fillette se plaça devant son frère, comme pour le protéger.
— Nous sommes revenus, déclara-t-elle, raide comme un piquet.
Elle ressemblait à une martyre prête à être jetée dans la fosse aux lions.
— Pourquoi ?
La fillette darda sur lui les mêmes yeux bleus que sa mère.
— Parce que vous avez besoin de nous.»
— Ne soyez pas fâché, commença le garçon. C'est une gentille bête. On ne faisait que la cajoler.
— Où est votre mère ? S’enquit Alistair d'un ton sec.
Pour quel genre d'ogre ce garnement le prenait-il donc ? Le garçon jeta un regard en direction de la porte de derrière.
— Dans la cour des écuries.
Et que diable fabriquait-elle là-bas ? Baignait-elle Griffin, son cheval ? Tressait-elle des marguerites dans sa crinière ?
— Que faites-vous ici ?
La fillette se plaça devant son frère, comme pour le protéger.
— Nous sommes revenus, déclara-t-elle, raide comme un piquet.
Elle ressemblait à une martyre prête à être jetée dans la fosse aux lions.
— Pourquoi ?
La fillette darda sur lui les mêmes yeux bleus que sa mère.
— Parce que vous avez besoin de nous.»
Mon avis :
Sir Alistair Munroe se complait dans une vie de reclus qu’il s’est construite au fil des ans. Vivant seul, à l'exception d'un domestique plutôt paresseux, dans un château encrassé dans un coin reculé de l'Écosse, il comble sa solitude en travaillant sur son dernier livre, un recueil sur la flore et la faune des îles britanniques. Aussi, quand une inconnue avec deux enfants se présente à sa porte en pleine nuit pour être sa gouvernante, il refuse catégoriquement qu’ils envahissent son quotidien et tente bien que mal de les renvoyer d’où ils viennent. Mais c’est sans compter sur la ténacité de la jeune femme à vouloir s’éloigner de la vie en société et protéger ses enfants.
Helen Halifax, de son vrai nom Helen Fitzwilliam, ne peut pas se permettre de laisser cet homme lui fermer la porte. Aussi redouble-t-elle de courage et de volonté pour démontrer à Alistair qu’il a besoin d’elle quoi qu’il puisse en penser. Helen fuit son ancien protecteur le Duc de Lister, qui ne semble l’avoir jamais aimée à sa juste valeur et est également le père illégitime de ses enfants. Helen est déterminée, à peine effrayée par les cicatrices sur le visage de son nouvel employeur ou l’état pitoyable de sa demeure. Elle va faire preuve d’une grande témérité pour faire face au caractère bourru d’Alistair qui, sous la façade de la belle jeune femme, va découvrir une femme à la fois courageuse et sensuelle. Pourrait-il se laisser aller à espérer et à croire que quelqu’un puisse l’aimer tel qu’il est?
Le reclus est le troisième volet de la série La légende des quatre soldats d’Elizabeth Hoyt qui narre l’histoire d’un survivant, un naturaliste qui s'est rendu dans les colonies pour recueillir des informations sur la faune et la flore, défiguré par l’attaque des indiens. Et c’est incontestablement celui qui, malgré le peu d’évolution du côté de l’intrigue concernant le massacre de Spinner's Falls, m’a le plus enthousiasmée. Si tout comme moi étant plus jeune, vous étiez une inconditionnelle du disney La Belle et la Bête, cet ouvrage fera écho en vous. Avec un héros marqué qui ne croit plus qu'il puisse être aimé et une héroïne qui lui prouvera, le touchera et lui montrera avec beaucoup de patience qu’il a tort. Le reclus est une lecture que j’ai apprécié parcourir, une plume toujours fluide et délicieuse à découvrir et un roman qui joue avec nos émotions sans effort.
★★★★☆
Dans la même série :
Née à La Nouvelle-Orléans, Elizabeth Hoyt passe son enfance dans le Minnesota. Elle est diplômée d’anthropologie de l’université de Wisconsin. Mariée à un archéologue, elle vit dans l'Illinois avec leurs trois enfants et leurs trois chiens.www.elizabethhoyt.com/
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