Diary of rebirth 1 - Apprivoiser

8 décembre 2016

"Je suis un être supplicié, ermite malgré moi..."

Page Bridget
405 pages (2015)
Annabelle Maury a vécu l’innommable. Réfugiée au sommet de la tour d’ivoire dans laquelle elle s’est enfermée, elle n’attend plus rien de la vie. D'autant que les loups rôdent toujours...
Greg Delcourt est un homme désabusé. Il a perdu confiance en l’être humain, et surtout en l’amour. Il s’étourdit dans les relations d’un soir, se refusant à ressentir le moindre sentiment.
Ces deux êtres torturés, fuyant le monde et ses dangers, vont pourtant se rencontrer et s'apprivoiser.
Greg saura-t-il lui redonner goût à la vie et la tirer des griffes de la horde ?
Annabelle pourra-t-elle lui rendre ce qu'il pense avoir définitivement perdu : son cœur et son âme ?
Laissez-vous enivrer par leur histoire, celle qu'ils vous content, à tour de rôle. L'histoire bouleversante d'une renaissance et d'une rédemption.
Extrait :

« L’espoir, quand on est comme moi, c’est une chose que l’on regarde dans la vitrine mais que l’on n’a pas les moyens de s’offrir. L’espoir, c’est la robe Oscar de la Renta qui vous fait croire un instant que vous êtes jolie, et qui vous brûle la peau, à la première occasion. L’espoir, c’est un homme qui vous dit qu’il ne vous jugera jamais et qui s’empresse de le faire, à la minute suivante. L’espoir, c’est une drogue douce qui détruit impitoyablement vos neurones tout en vous rendant accro. L’espoir, c’est cette chose que l’on appelle de ses vœux, alors qu’elle n’a pas cessé de vous détruire à petit feu. »
« Je me suis accrochée à ce dogme que maman m’a mis en tête : ‘Dieu ne t’impose jamais une épreuve que tu ne peux surmonter’. Et celui-ci, encore meilleur : ‘Choisir de mourir, c’est perdre la foi en la miséricorde et en l’amour infinis de Dieu’. Il faut être en dehors de la douleur pour prêcher de telles paroles. Dieu devait avoir une haute opinion de moi pour m’envoyer une telle horreur et imaginer que je serais capable de la surmonter. Je suis flattée d’avoir été placée si haut dans son estime, mais je crains qu’il n’ait fait fausse route. Personne ne devrait avoir à vivre une chose pareille. Personne ne devrait à souffrir autant et si Dieu m’a envoyé cette ignominie pour éprouver ma foi, alors je le hais au plus profond de mon âme ravagée. »

Mon avis :

Annabelle Maury a cessé de vivre à l’âge de dix-sept ans. Enlevée, séquestrée, violée et battue, Annabelle a vécu l’enfer il y a cinq ans et vit, depuis, recluse chez elle, emprisonnée dans un monde de cauchemars où il n’est plus question d’avenir. Annabelle a vécu l’innommable et les traumatismes qui en découlent l’empêchent de reprendre le cours de sa vie, de se reconstruire. La jeune femme a fait une croix sur tout contact avec l’extérieur, préférant oublier le temps qui passe dans la lecture. Sa mère qui prend soin d’elle souhaite que sa fille, à vingt-deux ans, reprenne une vie normale et soit enfin heureuse. Mais comment se remettre de telles souffrances quand l’espoir n’est plus présent ? Comment s’accrocher à la vie quand tout ce que l’on a connu n’est que douleur, désespoir et brutalité ? Désireuse de retrouver la jeune fille qu’elle a élevée, sa mère lui a trouvé un emploi de secrétaire dans l’entreprise du fils de son compagnon, Gregory Delcourt. À 28 ans, ce dernier est connu pour être un séducteur patenté, habitué à avoir chaque soir une nouvelle femme dans son lit et à les séduire d’un seul regard. Lorsqu’il se retrouve face à Annabelle, il voit en elle une nouvelle proie. Mais il va vite se rendre compte que la jeune femme est différente, difficile à cerner et hermétique à son charme.
Diary of rebirth est une lecture qui nous submerge dès le début, avec une intrigue peu commune et assez sombre qui nous montre la cruauté dont peuvent faire preuve les hommes, le long chemin à parcourir lorsque l’on fait face à un telle barbarie. L’histoire d’Annabelle ne laisse pas indifférent et on se sent, nous lecteurs, tout de suite affecté par ce qui lui est arrivé. On a envie de l’aider, de la soutenir. L’auteure nous décrit le calvaire psychologique qu’elle endure, les sentiments qui assaillent notre héroïne jour après jour. Si bien que nous nous attachons rapidement à elle. L’évolution de l’intrigue est également bien menée : Grégory va vite devenir celui sur lequel Annabelle va se reposer, malgré des débuts plutôt chaotiques. Il va lui réapprendre à vivre, même si le chemin pour parvenir au bonheur sera long. Ce que j’ai surtout apprécié est le fait que l’auteure pointe dans ce récit les failles du système judiciaire français qui ne punit pas convenablement les auteurs de viols collectifs et organisés, qui n’encadre pas mieux les victimes. Alors qu’Annabelle sait parfaitement comment tout s’est déroulé, combien ils étaient, à quoi ils ressemblaient, elle se sent obligée de simuler une amnésie pour ne pas avoir à raconter en détails les sévices qu’elle a vécus, elle doit rester muette pour ne pas attirer les jugements. Annabelle vit avec la peur constante que ses agresseurs surgissent dans sa vie et finissent ce qu’ils avaient commencé... En somme, une lecture qui m’a conquise et dont je compte rapidement me procurer la suite.

★★★★★



Bridget Page (un pseudonyme) est secrétaire médicale dans un service d'Urgences. Mère de deux grands enfants, elle réside dans la Sarthe où elle a toujours véc




À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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